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Thèse d'Ewen Menguy

Gestion de l’agrobiodiversité et résilience des systèmes agricoles dans les zones semi-arides du Sénégal et de Madagascar

Titre

Gestion de l’agrobiodiversité et résilience des systèmes agricoles dans les zones semi-arides du Sénégal et de Madagascar

Date de la thèse

2023 - 2026

Résumé

L'Afrique est considérée comme l'un des continents les plus sujets aux changements climatiques et les préoccupations sont grandissantes dans les zones sèches qui risquent de devenir encore plus arides. Les populations qui cultivent dans ces zones au climat très variable et imprévisible maintiennent généralement une diversité importante d'espèces et de variétés de diverses nature et origine. L’étude de solutions fondées sur la nature comme l’agrobiodiversité, c’est-à-dire ses composantes sauvages (i.e. la faune du sol, les pollinisateurs, les arbres, etc.) et gérées (i.e. les cultures) ainsi que les savoirs locaux relatifs à cette diversité, peut-être une approche efficace pour faire face aux impacts climatiques. En dépit d’une recherche croissante sur le sujet, celle-ci est majoritairement centrée sur les sciences agronomiques et écologiques. Pourtant, l’agrobiodiversité est fondamentalement un objet bio-culturel qui requiert une recherche interdisciplinaire afin d’intégrer les différentes visions, valeurs et utilisations de la diversité par les agriculteurs et agricultrices. L'objectif général de cette thèse est donc de contribuer à une meilleure compréhension des différentes manières dont les agriculteurs et agricultrices gèrent l’agrobiodiversité dans les zones semi-arides et de leurs effets sur la résilience des agroécosystèmes. En se basant sur des jeux de données différents, collectées dans deux zones semi-arides, au Sénégal et à Madagascar, cette thèse propose :

(i) de caractériser la diversité des pratiques de gestion de l’agrobiodiversité, notamment en termes de niveaux de diversité (faible ou élevé) et d’associations de cultures. Cette première partie me permettra d’identifier les facteurs socio-écologiques qui structurent la diversité des pratiques rencontrées ainsi que les motivations des paysans et les savoirs associés aux choix de ces pratiques.

(ii) d’analyser un des moteurs majeurs de développement de nouvelles pratiques de gestion de la diversité cultivée : les réseaux de circulation de connaissance. Je m’intéresserai notamment au rôle des populations migrantes dans l’introduction de nouvelles pratiques de gestion de la diversité cultivée. J’adopterai donc une approche comparative des pratiques et des réseaux relationnels mobilisés entre un groupe ethnolinguistique anciennement établis sur la zone, et un autre récemment établis. J’évaluerai dans quelle mesure l’accès aux informations influence les pratiques et par conséquent l’adaptation des paysans face à la variabilité du climat.

(iii) d’analyser un des bénéfices présumés de l’agrobiodiversité en testant la relation entre la diversité des cultures et la stabilité du rendement afin de savoir si les paysans qui cultivent une plus grande agrobiodiversité ont des systèmes agricoles plus stables et résilients que ceux qui en possèdent moins.

Le premier et le second volet de la thèse se baseront sur des données issues d’enquêtes réalisées à Madagascar dans le cadre du projet ERC ARISER. Le troisième volet mobilisera des données issues d’enquêtes et des mesures agronomiques, collectées au cours des 5 dernières années (2019-2023) dans le bassin arachidier sénégalais dans le cadre du projet PIA ASSET.

Unité de recherche partenaire

UMR CEFE  / UMR SENS- CIRAD

Ecole doctorale

GAIA

Discipline/Spécialités

Sciences Agronomique

Directrice de thèse

Stéphanie Carrière